FAST FOOD IN FASHION


L’Italie est connu pour son art de vivre, son architecture et sa mode. Si le style italien version sartoriale est parfaitement identifié grâce aux réseaux sociaux aujourd’hui, les mouvements de contre-culture version latine le sont moins. Comme celui des Paninari dans les années 80 qui résonne encore maintenant en termes de style.

Il Panino

T

out commence à Milan avec une bande de gamins de bonne famille passionnée par les fast-food américains, les motos et les doudounes Moncler aux couleurs criardes. Ils étaient surnommés ainsi parce qu’ils traînaient devant les “paninari” (les sandwicheries) des rues autour du Duomo. Une jeunesse éprise de culture américaine, fuyant le rock et ses looks noirs, privilégiant le cool et les teintes vives.

Ils portent des jeans 501, chaussent des Timberland Yellow boots et arborent des doudounes Moncler bleu ciel ou vert jardin. Ils aiment aussi Stone Island, C.P. Company, ou Vans. Ils paradent sur des Vespa, des Ciao ou des motos japonaises.


“They embraced a sporty Americana look, worn with unmistakeable Italian panache.”


Ces adolescents bercés par l’Italie consumériste de Berlusconi, embrassaient le mythe américain et ses marques cool comme la musique pop des synthétiseurs. Le mouvement fut lancé par des jeunes friqués qui fréquentaient des écoles privées à Milan, passant leurs vacances sur la côte californienne et dans les Alpes italiennes. Leur point de ralliement était Il Panino, le premier fast food de Milan.

Ils twistaient les marques italiennes d’inspiration américaine comme C.P. Company avec les doudounes à la coupe oversize dirait-on aujourd’hui de la marque française Moncler (elle l’était encore !) et des “Tim” made in USA. Un preppy sauce italienne ! Un style déjà “no genre”, les filles étant habillées de la même manière que les garçons.

Les sous-cultures se sont souvent construites autour de trois piliers de la société : la mobilité, le café, la musique. Elles ont donné naissance à des courants vestimentaires forts qui ont influencé les modes. L’Amérique des années 50 avec ses dinner, ses décapotables et le rock n’roll. Les Café Racer en Angleterre, la déferlante des motos anglaises et le rock des sixties. Les Minets du Drugstore dans les années 60 à Paris, les mobylettes et la music yéyé. Et tant d’autres encore.

Les Paninari sont dans cette lignée et comme les modes sont des éternels recommencement, leur dégaine est toujours d’actualité. Certes, les proportions ont été revues mais le style est toujours là.

Adolescent des années 80, je faisais des pieds et des mains pour me procurer des Levi’s 501 en provenance des Etats-Unis, je piquais la doudoune Millet bleu ciel de mon père ou le Bombardier en peau retournée et je ne quittais pas mes Vans. C’est évidemment de cette période que j’ai aimé les vêtements matelassés surtout s’ils étaient sans manches !

Panier

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