Certains films ne se contentent pas de raconter une histoire, ils transpirent littéralement. Le soleil y est un acteur à part entière, et la chaleur, un révélateur de style. Sous la canicule, les corps s’exposent, les nerfs lâchent, les silhouettes s’affirment.
D
ans certains films, la chaleur écrase tout. Elle colle les vêtements à la peau, essore les nerfs, fait basculer les corps et les esprits.
Costumes froissés, chemises ouvertes, fronts luisants, lunettes noires et tension dramatique : la canicule devient un révélateur de style, un élément de mise en scène aussi fort qu’un décor ou une bande-son.

Sueur et implosion américaine
La moiteur fait exploser les tensions. Dans Do the Right Thing, Spike Lee filme Brooklyn sous 40 degrés. Tee-shirts XXL, Air Jordan et colère en technicolor. Même compression mentale dans Falling Down, où Michael Douglas implose sous le soleil californien, cravate serrée et chemise à manches courtes. Chez Spielberg, Duel pousse la tension au maximum. Un homme seul sur une route brûlante, pourchassé par un camion fou. L’Amérique fond, littéralement.

Chaleur sur les routes
De l’asphalte à la piste, le thermomètre dicte le style. Dans Canicule, Lee Marvin échoue en costume noir dans une France rurale moite et menaçante. Cent mille dollars au soleil déploie Belmondo, Blier et Ventura dans le désert, chemises ouvertes, verbe sec, Audiard aux manettes. La Piscine distille une élégance solaire. Delon, Schneider, Ronet, lunettes noires et tensions sexuelles dans l’air. Et dans L’Été meurtrier, Adjani magnétise la Provence en robes moulantes et soupirs brûlants.

Chaleur risible et costumes en nage
Reste la chaleur comique ou absurde. Dans Le Corniaud, De Funès dégouline à la poursuite de Bourvil en Jaguar Mark II sous le cagnard. OSS 117 sue en costume amidonné sous le soleil égyptien, raideur coloniale comprise. Et dans Dikkenek, la Belgique fond sous 38 degrés. Claudy Focan (François Damiens), chemisette trempée et bière cul sec. Aucun style mais une attitude certaine.







