FAUSSE NONCHALANCE

S’il était prolifique en termes de chansons et textes, Serge Gainsbourg était concis en matière vestimentaire. Sa garde-robe était restreinte, construire avec peu de vêtements, des bijoux argents et quelques montres. Des uniformes qui ont bâti les personnages et de Lucien, Gainsbourg et Gainsbarre. Maintes fois copié, jamais égalé, toujours inspirant, Serge Gainsbourg incarnait comme personne cette fausse nonchalance étudiée, plus propre qu’il ne paraissait lui le grand maniaque de l’ordre et la savonnette. Entre jeans élimés, Repetto usés et vestes rayées, retour sur la mise en scène vestimentaire de l’homme de la rue de Verneuil.

Bambou et Serge Gainsbourg sûrement aux Bains Douches ou au Palace.

L

orsqu’on découvre Serge Gainsbourg inanimé chez lui le 2 mars 1991, il git nu sur le sol de sa chambre. Dans ses placards, une garde-robe restreinte composée de vêtements en plusieurs exemplaires ; des chemises en Denim ou militaire, des chemises blanches, des jeans usés au bas coupé, un blazer croisé à boutons dorés, des vestes à rayures tennis, des dizaines de Repetto modèle Zizi.

Et aussi des bagues et chaînes en argent, des bijoux Cartier, ses montres et un Trench. C’est tout. Des vêtements devenus des uniformes sur sa peau, quasi intemporel, signature d’une époque nonchalante et débonaire, incarné par une prince des mots et de la mélodie. Une garde-robe devenu sa propre mise en scène.

Serge Gainsbourg porte le costume à rayures avec ses Zizi pieds nus. C’est en 1975, lors d’un voyage au Japon que Maurice Renoma lui offre cette veste à rayures tennis qu’il va porter avec ses chemises militaires et ses jeans élimés.

Quand Serge Gainsbourg aimait un vêtement, il en prenait 6 ou 7 d’un coup. « J’ai re­tourné ma veste le jour où je me suis aperçu qu’elle était doublée de vison » disait-il ! 

Lors du voyage promotionnel au Japon avec Maurice Renoma, Serge Gainsbourg et Jane Birkin embarquent dans l’avion sans valises. Elle, son panier sous le bras, lui en smoking et chemise avec son nœud pap dans la poche et une brosse à dent pour unique bagage qui lui servait à nettoyer son diamant noir ! Il portera son smoking tous les jours, pendant quinze jours, dans toutes les soirées.

Il devient l’égérie de la marque Renoma avec Jane.

Cette garde-robe reflète le Gainsbourg des année 70. Il aura eu trois grandes période vestimentaire finalement ; celle des années 50-60 avec les débuts dans les cabaret, habillé en costume ajusté sombre et cravate fine noire, les années 70 où Jane Birkin lui amènera le Swinging London, mélange pop de la chemise militaire et des blazers puis les années 80 qui l’amèneront à la destruction, tout de jeans vêtu, ébouriffé comme jamais.

Notre veste croisée Lapo à rayures craie lui rend hommage.

Panier

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