
Chez Wes Anderson, le style ne suit pas la mode, il suit les saisons. L’exposition actuelle à la Cinémathèque française le confirme : chaque film est une leçon de vestiaire, accordé à la lumière, aux couleurs, à l’air du temps. Une occasion parfaite pour parler de saisonnalité vestimentaire, alors qu’avril et mai jouent à nous faire vivre les quatre saisons en une journée.
L'
expo Wes Anderson à la Cinémathèque est aussi joyeusement foutraque que parfaitement structurée. Storyboards, croquis, carnets, décors, extraits… et bien sûr, costumes. En parcourant les salles, une évidence s’impose : chaque film a sa saison. Et chaque saison, son vestiaire.
On y voit des vêtements pensés pour la lumière, les décors, les gestes. Des tenues qui racontent une histoire, mais qui pourraient aussi simplement traverser la nôtre. Ça tombe bien : entre avril et mai, on passe de la flanelle au lin dans la même journée. L’occasion parfaite pour observer le vestiaire andersonien.

Automne – The Royal Tenenbaums
New York automnal, lunettes miel, mélancolie sport-chic.
→ Le polo coat camel.
Un vestiaire en mouvement, qui s’adapte à la saison. Chez Anderson, le vêtement ne fait pas que couvrir, il raconte. Il fait partie de l’histoire. Il dialogue avec les décors, les couleurs, la lumière. Il prend vie à l’écran comme dans un miroir.

Hiver – The Grand Budapest Hotel
Hiver rigoureux en Europe centrale. Neige, rigueur et cols montants.
→ Le col roulé rouge en cachemire.
Un vêtement porté, c’est un rôle qui se joue. Et comme souvent, c’est celui qui l’endosse qui lui donne toute sa force. Un costume, une veste, un manteau : ils n’existent vraiment que lorsqu’ils trouvent un corps et son allure.

Printemps – The French Dispatch
Printemps parisien, rive gauche, entre gris clair et lumière douce.
→ La safari jacket en lin lourd.
Entre avril et mai, on sort en manteau, on finit en veste légère. On croise de la flanelle, du velours côtelé, du lin dense, de la laine froide, parfois dans la même journée.
Un vestiaire en mouvement, à vivre comme un scénario

Printemps – The Darjeeling Limited
L’été indien en voyage. Costumes froissés, chaleur contenue.
→ Le costume gris moyen en laine sergée de printemps.
Dans ses films comme dans la vie, le vêtement parle. Parfois pour dire ce qu’on ne dit pas. Il révèle une humeur, une intention. Une manière d’être là, dans le décor, sans bruit.